L’ère de la malbouffe a assez duré

 

Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?

Aujourd’hui, même avec la meilleure volonté du monde, remplir son caddie de produits sans ingrédients douteux s’apparente à un parcours du combattant. La malbouffe n’est plus cantonnée à quelques fast food, elle est partout.

Les rayons de supermarché débordent d’aliments qui font peur : pesticides, sel et sucre en excès, huiles de mauvaise qualité, adjuvants cancérigènes, emballages plastiques inutiles…

Même chez les petits commerçants, nous avons connu mieux. N’en déplaise à nos mirettes, les fruits à l’allure parfaite, les pains à la mie si spongieuse et le jambon rose bonbon, ça sent le produit bof bof.

Le nombre de maladies liées à la piètre qualité de notre alimentation ne cesse d’augmenter. La moitié d’entre nous est en surpoids. Le cancer nous touche régulièrement de près ou de loin.

Soyons clairs : il ne s’agit pas de tomber dans l’obsession des régimes healthy. La gourmandise est un péché hautement défendable. Mais devons-nous  pour autant accepter que nos assiettes quotidiennes se transforment en passeport pour une insulinodépendance, un triple pontage ou une cure de chimio ?

C’est quand même dingue d’en être arrivé·es là pour satisfaire un besoin on ne peut plus basique : nous nourrir.

 

En plus, ça nous coûte un bras

Parce qu’il  y a le prix affiché sur l’étiquette mais il y a aussi les coûts cachés : les coûts économiques comme ceux des subventions allouées aux agriculteurs sous-payés, ceux des soins de santé nécessaires pour soigner les ravages de la malbouffe, ceux liés aux maladies professionnelles des producteurs exposés à des cochonneries, ceux liés à la destruction de notre environnement…  Au total, l’addition est multipliée par deux ![1]

Et qui supporte ces coûts cachés : les entreprises productrices de ces dégâts ? Que nenni hein, c’est pour notre pomme, via les taxes et impôts collectés par l’Etat.

Cerise sur le gâteau, ce système alimentaire nous fragilise parce qu’il nous rend très dépendant·es des pays étrangers pour nous nourrir.

Bref, toutes ces externalités négatives, ça craint. Et pas qu’un peu.

 

Déguiser plutôt que solutionner : le grand art des multinationales

Le monde médical, relayé par les médias, nous alerte régulièrement sur ces dangers de notre système alimentaire. Des applications, telles que Yuka, contribuent également à une  meilleure information sur ce que nous consommons.

Cette méfiance croissante des consommateurs motive-t-elle pour autant les multinationales qui nous nourrissent à améliorer leurs recettes ?

Non.

La plupart se contentent d’user d’artifices marketing pour continuer à vendre leurs produits ultra-transformés et peu qualitatifs. Cette technique porte même un nom : le healthwashing.

 

Comme le disait Einstein, on ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui a généré le problème. Il ne faut donc pas attendre des géants de l’agro-alimentaire qu’ils soient du côté de la solution. Parce que c’est tout simplement incompatible avec la logique du gain maximum qui est la leur.

 

Heureusement, les vrais héros existent

  • Des producteurs résistent envers et contre tout pour protéger leur savoir-faire artisanal.
  • Des agricultrices changent de modèle pour se tourner vers l’agriculture raisonnée.
  • Des cadres abandonnent une carrière  juteuse dans la finance pour ouvrir leur épicerie vrac bio.
  • Des industries à taille humaine cherchent des solutions innovantes pour proposer de meilleurs produits.

Quels que soient leurs secteurs d’activité, toutes et tous partagent la  même envie : remettre notre monde à l’endroit en nous offrant une alimentation de qualité respectueuse de l’environnement. Pour eux, la santé du vivant passe avant  la maximisation des bénéfices.

 

 

… mais ils ont la vie dure

On ne va pas se mentir : révolutionner notre système alimentaire, ce n’est pas une mince affaire. L’idéalisme est indispensable pour faire bouger les lignes mais il n’est pas suffisant. Si quelques belles success stories illuminent notre mur Facebook (et heureusement qu’il y en a hein), beaucoup d’acteurs du mieux manger rament en arrière-plan.

Les épiceries en vrac peinent à se maintenir dans la durée[2]. En 10 ans, nous avons perdu un quart de nos boulangeries.[3]  Quant aux exploitations agricoles, plus de la moitié ont disparu en 30 ans[4].

Les professions de l’alimentaire sont souvent exigeantes : horaires difficiles, travail physique, conditions météo rudes, récoltes compromises par les dérèglements climatiques. Ce n’est pas folichon tous les jours.

Pour le producteur qui souhaite travailler dans le respect de l’environnement, la complexité s’accroît encore : cultiver à la main avec l’aide des coccinelles, ce n’est pas tout à fait pareil que de compter sur des machines et des intrants.

Boulanger au levain avec de la farine bio de haute qualité n’est pas simple non plus. D’une part parce que celle-ci est peu disponible. D’autre part, parce qu’elle demande un savoir-faire qui n’est pas enseigné dans les écoles de boulangerie.

 

Impitoyable concurrence

Notre petit monde capitaliste nous a habitué·es à accorder une grande importance au prix des choses.

Or, dans un système alimentaire cohérent, il ne peut plus être question de sous-payer l’agriculteur qui a fourni la matière première puis de compenser (insuffisamment) son manque à gagner avec des subventions de l’Etat. De même, le travail artisanal de transformation tel que celui du boulanger demande du temps et donc de la main d’œuvre qui mérite une rémunération juste elle aussi. Tout cela se répercute sur le prix final dû par le consommateur. Or celui-ci rechigne à payer le double ou le triple du prix de celui affiché dans la grande distribution.

On peut le comprendre.

 

 

Source : Lidl – octobre 2024

 

Quand un supermarché propose un pain de 800g à  1.79€, il ne précise pas que par la suite, l’acheteur·euse devra :

  • Payer quelques taxes et impôts pour rémunérer le pauvre agriculteur, couvrir les soins de santé résultant de cette malbouffe et tenter de sauver les ours blancs.
  • Manger trois fois plus de tranches pour se sentir rassasié·e.
  • Acheter des compléments alimentaires pour compenser la faiblesse en nutriments du pain industriel.
  • Être prêt·e à rencontrer quelques problèmes de santé particulièrement effrayants si le reste de son régime alimentaire est du même tonneau.

Non, il ne précise pas tout ça. La publicité mentionne juste « 1.79€ » alors forcément, le choix risque d’être vite fait. Pour le petit producteur, impossible de s’aligner. Petit producteur qui, par ailleurs,  n’a probablement ni les moyens ni l’envie de se lancer dans un tel matraquage publicitaire.

Méthode artisanale, matières de haute qualité, respect de l’environnement, rémunération juste de chaque acteur, … plus les producteurs se montrent exigeants avec leurs produits, plus les difficultés auxquelles ils doivent faire face se multiplient.

Pas étonnant que certains jettent l’éponge.

Face à cette situation, soit on se résigne, soit on s’active pour aider nos artisans à rester debout. L’Idée Ferme est née de l’envie de suivre la deuxième option, nettement plus motivante.

 

L’Idée Ferme : un coup de pouce pour nos producteurs

Créée par des acteurs de la transition qui en connaissent un rayon sur les problématiques de leur secteur, L’Idée Ferme a pour vocation de construire un lieu :

Agréable et favorisant les liens

L’un des grands périls de notre système alimentaire actuel se trouve dans la déconnexion entre le producteur et le consommateur. Parfois – voire souvent – des milliers de kilomètres et plusieurs intermédiaires les séparent. Conséquence : nous perdons conscience de la valeur de notre nourriture et sommes plus enclin·es à avaler n’importe quoi.

L’Idée Ferme est pensée pour restaurer ces liens et retrouver le plaisir des achats alimentaires en mode slow.

 

Financé collectivement

Le modèle coopératif permet aux producteurs de ne pas devoir supporter seuls le lourd investissement immobilier lié à la production de notre nourriture. En effet, ce lieu, ils ne l’achètent pas chacun dans leur coin. Nous l’achetons tous·tes ensemble.

Quant aux citoyen·nes coopérateur·rices, en échange de leur investissement, ils sont copropriétaires des biens de la coopérative (et donc de ses acquisitions : terrain, bâtiments, outils, …). De plus, ils peuvent participer aux décisions importantes qui concernent ce lieu dédié à leur alimentation.

 

Centré sur la mutualisation

La volonté de mutualiser est à l’origine de nombreuses coopératives. Au sein de L’Idée Ferme, nous voulons pousser celle-ci le plus loin possible.

Au-delà de la mutualisation des financements, L’idée Ferme c’est également le partage entre ses occupants :

  • D’espaces communs : bureaux, boutique, parking, …
  • D’espaces de production : partage de l’atelier de boulangerie entre plusieurs boulangers (time sharing), mouture à façon à la meunerie, …
  • D’outils : four à pain, outils de production d’énergie,…
  • De services : aide à la comptabilité, au marketing digital, …
  • De clientèles, de savoirs et de compétences.

Le développement du projet a permis à chaque porteur de mesurer combien les synergies sont précieuses et le partage, un vrai coup de boost dans les périodes difficiles. L’Idée Ferme, une fois installée, favorisera l’intensification de ces échanges.

Les différents partages vont également entrainer des économies d’échelle profitables à l’ensemble des parties prenantes, producteurs comme mangeurs.

 

Guidé par le principe de l’économie sociale

Pour soutenir notre système alimentaire, il est nécessaire de placer l’intérêt commun avant la maximisation des profits en faveur des actionnaires.

L’Idée Ferme veut donc proposer ce lieu en location aux producteurs à des tarifs inférieurs à ceux du marché classique et ce, afin de permettre aux utilisateurs d’alléger encore la charge liée à leur lieu de production.

C’est une fois de plus tout bénéfice pour le consommateur puisque les artisans pourront ainsi proposer des prix plus compétitifs.

 

Permettant la transmission du savoir-faire artisanal

L’Idée Ferme permettra d’offrir une formation axée sur la pratique à ceux qui souhaitent apprendre la boulange ou la meunerie artisanale.

Et ce n’est pas un détail. Car actuellement, ces formations sont difficiles à trouver.

 

Bref, L’Idée Ferme assemble et rassemble.

Vous nous rejoignez ? Histoire qu’ensemble, on puisse changer tout ça.

😊

 

 

 Sources : 

[1] final_10.07.q06_couts_caches_alimentation.pdf (academie-agriculture.fr)

[2] https://www.facebook.com/LOrchestreAPots/posts/1023931129528867?locale=fr_FR

[3] https://metiers.siep.be/actus/la-belgique-perd-ses-boulangeries/

[4] https://etat-agriculture.wallonie.be/contents/indicatorsheets/EAW-A_II_b_1-1.html#:~:text=La%20Wallonie%20a%20perdu%20plus,an)%20constitue%20une%20tendance%20lourde.

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